CR TT 2016
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Re: CR TT 2016
Pour les belles mères je pense qu on est tous d accord...
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Re: CR TT 2016
Moidragon_a_lunette a écrit :Pour allez plus vite .... qui c'est qui aime pas ça femme ici ????
noncobraKiller a écrit :Pour les belles mères je pense qu on est tous d accord...
Quelques photos de motos
Les gentilles petites filles vont au paradis, les motardes vont où elles veulent
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- sml
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Re: CR TT 2016
Clair. Et puis, si je collectionne les pelles en Rallye ou sur piste, sur route je n'en ai pas tant que ça à mon actif, en 300.000+ km parcourus.cobraKiller a écrit :Tomber sans se blesser, c est rien, comme on dit chez nous "faut pas s'en mettre la rate au court bouillon".
Mais là le truc c'est d'être capable :
- d'une part de tenir ses engagements, et de faire en sorte que Mary ne flippe pas quand je roule sans elle.
- de rouler détendu, sans se prendre la tête en permanence avec ce "oulalah mais si je tombe ?", qui gangrène le plaisir de rouler.
Le risque fait partie intégrale de la pratique motocycliste, mais ce n'est pas pour autant qu'il doive devenir envahissant au point de prendre le dessus sur tout le reste. Sinon, autant continuer à pied.
Ben pour ma part, une dimension forte du plaisir en moto c'est la sensation de contrôle. Et cette sensation est au maximum quand je roule vite, propre, et relâché. Et parfois j'en profite pour aller un peu plus loin que d'habitude, tout en étant parfaitement disponible pour ma machine et mon environnement. C'est là que je prends mon pied.Et rouler vite ou pas, propre ou sale, quelle importance au final?
C'est principalement en Speciale sur un Rallye que les conditions s'y prêtent.
Mais je me souviens aussi de la descente du col de Vars l'année dernière, où on a chassé de l'Italien avec Lolow. On a roulé vite, mais pour autant à aucun moment je ne me suis senti limite. Toujours en contrôle, même plein angle en reprenant les freins. Tu sens l'avant qui part gentiment, tu relâches, tu ouvres en grand, l'arrière glisse doucement sans jamais t'échapper, et tu lui as repris 20m dans le virage, sans te faire peur un seul instant.
Ca n'arrive pas souvent cette sensation. Mais quand c'est là c'est vraiment le pied.
Donc oui, rouler coulé et propre c'est primordial pour moi. Et c'est un gage de sécurité, aussi.
Bref ça me manque, mais je sais que ça reviendra. C'est une question de pratique avant tout.
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Re: CR TT 2016
Vu que tu roules moins actuellement, est ce que tu ferai pas bien de te prendre une moto plus conciliante, incisive, fun, légère, que ta vieille mémère? Une dont tu retomberais "amoureux" justement?
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Re: CR TT 2016
....c'ulé ...moi j'ai failli mourir 3 fois dans cette descentesml a écrit :Mais je me souviens aussi de la descente du col de Vars l'année dernière, où on a chassé de l'Italien avec Lolow. On a roulé vite, mais pour autant à aucun moment je ne me suis senti limite. Toujours en contrôle, même plein angle en reprenant les freins. Tu sens l'avant qui part gentiment, tu relâches, tu ouvres en grand, l'arrière glisse doucement sans jamais t'échapper, et tu lui as repris 20m dans le virage, sans te faire peur un seul instant..
je me souviens avoir bien perdu l'avant dans une des dernière épingle
mais s'est vrais que ça fait parti des putains de bon souvenirs ce que j'ai pas eu cette année
moi s'est tout l'inverse je me fait plaisir quand la moto glisse et secoue ...pas efficace mais tellement rigolo
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Re: CR TT 2016
J'y réfléchis.cobraKiller a écrit :Vu que tu roules moins actuellement, est ce que tu ferai pas bien de te prendre une moto plus conciliante, incisive, fun, légère, que ta vieille mémère? Une dont tu retomberais "amoureux" justement?
J'ai bien une short-list, mais aucune moto ne me fait suffisamment envie pour sortir 12k (mini) et lourder la SuperMamie.
Et puis surtout j'attends de savoir "comment" on fera de la moto à 2 avec deux fillettes.
J'étais parti pour un mono, mais en fait avec Mary l'année dernière on a principalement fait des grosses virées, pour lesquelles un petit twin ou le MV3 seraient plus adaptés qu'un SMC/R ou même un Duke4.
Donc on verra. Je changerai, certes. Mais pour l'instant les fonds ont été engloutis dans un 4 cylindres japonais de kéké, donc faudra commencer par la vendre avant d'envisager autre chose
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Re: CR TT 2016
Post déplacé ici.
Dernière modification par sml le 11 juil. 2016 22:04, modifié 1 fois.
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Re: CR TT 2016
Juste envie d'y retourner Séb
Voilà pourquoi j'avais un peu de mal à suivre avec un pneu à 1.7 bar
https://www.dropbox.com/sc/bavdio6y2ucc ... lHE28VeXPa
https://www.dropbox.com/sc/455epfkf9htd ... sfaFLngQPa
Voilà pourquoi j'avais un peu de mal à suivre avec un pneu à 1.7 bar
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Re: CR TT 2016
en fait femme et enfant on a a tous plus ou moins à la maison et a priori elle on toutes l'angoisse du coup de téléphone
bon après .... y'en a qui sont plus habitué que d'autres
tu verras quand tu rouleras avec tes filles et qu'elles commencerons a te faire tirer la langue là tu commencera a pas rouler a l’aise
bon après .... y'en a qui sont plus habitué que d'autres
tu verras quand tu rouleras avec tes filles et qu'elles commencerons a te faire tirer la langue là tu commencera a pas rouler a l’aise
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Re: CR TT 2016
Vraiment un SUPER we
https://www.dropbox.com/sh/fvqkk1sh57ck ... 2fzNa?dl=0
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Re: CR TT 2016
ouais ...ManuC a écrit :Vraiment un SUPER we
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Re: CR TT 2016
Yes, encore un grand merci à notre GO Sml qui à géré tout ça de main de maitre
- sml
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Re: CR TT 2016
Bof, à part choisir l'endroit je n'ai pas fait grand chose moi.b1200 a écrit :Yes, encore un grand merci à notre GO Sml qui à géré tout ça de main de maitre
C'était vraiment une orga collective, et ça me convient très bien comme ça
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Re: CR TT 2016
(NDLR - vu que j'ai mis 2 semaines à écrire mon CR il s'était un peu dispersé). Je déplace les posts ici pour les avoir à la suite).
== PREQUEL ==
FRUSTRATION
C'était vraiment le maitre mot de mon CR du Rallye Grand Sud, et ma gamelle au bout de 60 bornes, avant même l'arrivée de la première spéciale, alors que toutes les conditions étaient réunies pour passer une journée de folie. J'étais passé à coté du truc, et j'avais laissé filé une occasion en or de me faire plaisir et de partager des moment précieux avec des potes, et même des amis.
Et dimanche dernier, alors que je me fadais les 100 derniers km qui me séparaient de la maison, tanké à 110 sur l'autoroute, je n'arrivais toujours pas à enlever ce sentiment qui à nouveau m'envahissait. Encore une fois toutes les conditions étaient réunies pour un WE de folie, et encore une fois j'avais merdé.
Organiser une sortie, réunir des potes, leur faire (re-)découvrir des belles routes, et rassembler autour d'une table des gens qui ne se seraient jamais croisés sinon et qui ont pourtant tant à partager, ça j'adore.
Mais se pointer le jour J avec 20h (si pas 50) de sommeil en retard, ça c'est une grave erreur. Je devrais le savoir, c'est même au coeur de mon métier. Gérer la fatigue pour garder la lucidité en toutes circonstances. Mais pour le coup j'ai voulu trop en faire avant, et j'ai merdé. Se pointer crevé à une balade moto, qui plus est la seule balade moto au programme de l'année, c'était tout sauf intelligent.
Et venir avec femme et enfant, quand la petite a un an, c'est génial. La PPC15 restera un souvenir mémorable de coté là, d'avoir pu allier de la sorte moto, potes et famille. Mais venir avec une gamine de 2 ans qui court partout et surkiffe les escaliers, c'était une grosse erreur. Je ne me rappelle pas avoir pu échanger plus de 2 phrases consécutives avec qui que ce soit le soir à l'apéro, tellement la petite m'a accaparé.
Résultat des courses : 48h en mode survie, une n-ième chute, et l'impression d'être passé encore une fois à coté d'un grand moment de moto avec les potes.
C'était bien parti pourtant.
Malgré un hivernage forcé de la SuperMamie, j'avais réussi à trouver une journée et enrouler mon pote Manu pour aller rouler la semaine précédente et faire un semblant de recos.
Recos très sommaires, mais pas su trouver le temps de mieux (déjà), et puis j'avais totalement confiance en les RB de Cani.
Ce roulage, c'était surtout pour essayer de retrouver des sensations après la chute d'octobre.
Mary m'avait laissé partir "faire le con" seul, et s'était retrouvée à devoir venir me chercher à l'hosto.
Alors si je veux en garder quelques-uns à l'avenir, ça serait bien de rester sur mes roues cette fois.
Et puis cette semaine je repensais à 2004 aussi. 1er "VTSC TT" du nom, et un leglaude qui part de chez lui à 3h du mat' le vendredi de Paris pour nous rejoindre à St-Jean-de Maurienne et profiter de la journée avec nous. 900 bornes de TLS dans la journée, EricC peut témoigner, ça fait les bras. "Ouais mais tu comprends, c'est ma seule sortie de l'année, alors j'optimise."
"Seule sortie de l'année" ? Le concept me parraissait surréaliste, moi et mes 15 à 20k de balades par an alors.
Et pourtant ça y est, maintenant j'y suis. En 2016 la VTSCTTPPC16 sera ma seule balade de l'année.
Alors j'ai envie d'en profiter à fond et de rouler un maximum avec mes potes
Jeudi soir, le Lapinou est dans les starting-blocs, mais moi j'ai déjà la tête dans le sac.
Trop de trucs à faire, pas assez dormi, toujours en mode "rattrapage horaire", l'excitation de retrouver les potos le dispute à l'envie de passer 3 jours à glander et à dormir.
== VENDREDI ===
Finalement, le soleil et le plaisir de retrouver Cani et ManuC chez Steph' Guéguin vendredi matin font plus d'effet qu'un Doliprane, et me voilà regonflé à bloc quand on attaque les (toutes) petites liaisons qui mènent à Lussan, après l'incontournable escale à la pompe du Carrouf, lieu pittoresque où débute toute bonne balade cévenoles à 2 ou 4 roues...
Cani ouvre et se fait plaisir, mais moi je roule encore sur des oeufs. La moto, c'est comme le vélo sans doute, mais les sensations peinent quand même à revenir. Heureusement ManuC déteste les graviers, et l'espace d'un instant me fait croire que je sais encore rouler à moto.
Pause Déj avec Shao, gasogas et Skillucci à Lussan, on retrouve EricC, et gaz pour Florac.
Le rythme est tonique, j'arrive à le tenir, mais les sensations ne sont pas au rendez-vous.
Crispé, tout le temps en train de retenir la moto, de me pourrir la vie avec ce petit coup de frein avant avant chaque virage qui destabilise la moto, impossible de rouler fluide. Je prends du plaisir à enquiller derrière Patrice mais clairement, si dans le col de Murs l'année dernière je poussais au cul de lui et perenoël, cette année je suis à la ramasse derrière mon poisson-pilote, qui me met les cartouches qu'il veut quand il veut. Dans le fond je m'en fous, ça fait 10 ans qu'on roule ensemble, on a dépassé ce stade la depuis longtemps, mais c'est révélateur d'à quel point je suis à la rue.
Ca me rappelle une petit extrait de la revue de presse du M&M's de ce mois :
Et j'en suis exactement là. Ce débutant sans confiance qui bouscule inutilement sa moto et se mets dans la m¨rdre pour rien, faute de relâchement et de confiance.
Alors, sur la dernière portion de la journée, entre le Pont-de-Monvert et Florac, je me botte le cul pour calquer ma technique sur celle de Patrice. J'arrondis bien les trajectoires, et ne freine que s'il freine. C'est la fin de journée, le rythme est cool et se prête bien à l'exercice.
Oh, ce n'est pas encore le retour des grands jours, mais petit à petit les sensations reviennent, même si plus d'une fois je dois me faire violence pour ne pas toucher ce satané levier en entrée de virage alors que ça ne sert à rien, ou pour forcer mon regard au loin devant, et pas juste sous ma roue à la recherche d'un hypothétique gravillon ou d'une trace de boue séchée.
Arrivée au gîte, je suis vite accaparé par ma fille, par l'orga en général ("elle est où ma chambre ?" "Il y a des WC ? "On fait comment pour les bières ?" etc...), tout en essayant de soulager ma femme au max, qui est venue pour se faire plaisir elle aussi, et à qui je dois bien ça (et bien plus encore).
Beaucoup de plaisir à retrouver tout le monde, même si jusqu'à 20h c'est clairement en pointillé, Ismène ne me laissant que peu de répit.
22h30, je m'effondre de sommeil, on file se coucher.
Et là, THE malheur du WE. La machine à faire des images au plafond de la petite tombe en panne de piles.
Et on se tape la pire crise d'angoisse dont elle nous a jamais gratifié. Pleurs, hurlements, et refus de s'endormir jusqu'à 2h du matin.
On finit par s'effondrer tous les 3 (je ne sais plus bien dans quel ordre), mais quand le réveil sonne à 7h je suis encore plus mort que la veille au soir.
=== SAMEDI ===
La journée s'annonce belle, les potes sont là, ça requique bien et il n'est pas 9h quand on se met tous en route.
Enfin, tous... forfait d'EricC trahit par un pneu farceur, on sera contraint de le retrouver un peu plus tard. Il est bien entouré et c'est un grand garçon, je ne m'en fais pas pour lui.
On est déjà un bon groupe de 7-8 motos et les tarlousains trans-istes de la OVTLP Team se joignent à nous.
Ca fait un joli troupeau sur les routes cévenoles, pour éviter les embrouilles je me cale en 2 derrière mon poisson pilote attitré.
Entre le manque de pratique et la fatigue, si je ne le suis pas je serai à l'arrêt toute la journée.
Rapidement l'invité en SD nous colle aux basques. Un peu trop à mon goût même. Je lui cède la place de 2, et me cale derrière lui.
Son style ne me convient pas trop (aussi peu enroulé que moi), mais je ne me sens pas de forcer pour coller Patrice.
Et tout d'un coup débarquent 3 Toulousains bien chauds, tous prétendants manifestes au titre de "best-of-the-rest" qui viennent coller à la roue de Patrice.
Oulah, 4 entre mon Poisson et moi, ça va faire trop. Et ça me foutrait les boules de le perdre, sur cette section matinale c'est vraiment avec lui que j'avais envie (et besoin) de rouler.
Le SD enquille derrière les 3 toulousains, Patrice hausse un poil le rythme, et moi je ferme la marche de tout ce petit monde.
Mais rouler vite en queue de peloton, je ne sais pas faire, et encore moins derrière un inconnu. Trop d’éléments perturbateurs (ces feux devant dont je n'arrive pas à prédire la trajectoire et auxquels je dois donc porter attention) pour trajecter proprement, et être suffisamment concentré pour rester fluide. Et la petite voix de ma femme qui ne me quitte pas "surtout tu ne te fais pas mal hein ?!"
Bien sûr je n'ai JAMAIS fait de la moto dans l'intention de tomber. Mais après ma cabriole d'octobre dernier, je n'ai vraiment pas droit à une cabriole de plus.
Alors, entre ces sous-bois piégeux avec alternance de jour-nuit graviers-pas gravier, la fatigue, la fin de peloton, et le peu de sensation, quand tout d'un coup le SD devant se met à faire des trucs bizarres et à tirer tout droit, je redresse la moto et je fais... tout comme lui, les yeux rivés sur lui, sur le sol (gravillons???) bref partout sauf loin devant. Et j'atterris dans le dégagement en terre et caillasses avec le frein avant généreusement saisi et la roue avant en vrac.
Et..... BAM GUESS WHO'S BACK ?
Il vous avait manqué ? sml la gamelle is back !!
Un grand coup de colère autant que de lassitude "PU*TAIN MERDE Y'EN A MARRE POURQUOI CA TOMBE TOUJOURS SUR MOI ?"
A peine le temps de prendre des nouvelles de mon comparse en SD, qui s'en sort à peu près aussi indemne que moi (à part l'ego et du plastique, rien d'abimé.) que toute la troupe débarque.
Allez, pas de bobos, on relève la moto, et on y jette un oeil.
Enfin, "on".
Je n'ai même pas le temps d'oter mon casque que ManuC est à pied d'oeuvre, avec Ponpon en couverture.
Ces deux-là, je ne sors plus sans depuis ma cabriole dans le Jura, où ils m'avaient remis ma moto sur pied alors que j'étais déjà au tél en train de commander le plateau de la dépanneuse.
Un peu d'inquiétude lorsque la belle (humm) se met à gicler du liquide de partout à l'action du démarreur, mais finalement plus de peur que de mal. Une fois la durit de refroidissement correctement remise en place sur le radiateur, SuperMamie reprend vie comme si de rien n'était. Les précédentes gamelles n'avaient pas réussi à avoir raison d'elle, elle n'allait pas se laisser abattre par si peu quand même.
Allez, pas le temps de philosopher. On n'était pas venu pour mécaniquer à la base, mais pour rouler. Et on n'a pas du dépasser les 50 bornes depuis ce matin.
Alors GAZ !, il y a encore 350 km de RB qui nous attendent !
== PREQUEL ==
FRUSTRATION
C'était vraiment le maitre mot de mon CR du Rallye Grand Sud, et ma gamelle au bout de 60 bornes, avant même l'arrivée de la première spéciale, alors que toutes les conditions étaient réunies pour passer une journée de folie. J'étais passé à coté du truc, et j'avais laissé filé une occasion en or de me faire plaisir et de partager des moment précieux avec des potes, et même des amis.
Et dimanche dernier, alors que je me fadais les 100 derniers km qui me séparaient de la maison, tanké à 110 sur l'autoroute, je n'arrivais toujours pas à enlever ce sentiment qui à nouveau m'envahissait. Encore une fois toutes les conditions étaient réunies pour un WE de folie, et encore une fois j'avais merdé.
Organiser une sortie, réunir des potes, leur faire (re-)découvrir des belles routes, et rassembler autour d'une table des gens qui ne se seraient jamais croisés sinon et qui ont pourtant tant à partager, ça j'adore.
Mais se pointer le jour J avec 20h (si pas 50) de sommeil en retard, ça c'est une grave erreur. Je devrais le savoir, c'est même au coeur de mon métier. Gérer la fatigue pour garder la lucidité en toutes circonstances. Mais pour le coup j'ai voulu trop en faire avant, et j'ai merdé. Se pointer crevé à une balade moto, qui plus est la seule balade moto au programme de l'année, c'était tout sauf intelligent.
Et venir avec femme et enfant, quand la petite a un an, c'est génial. La PPC15 restera un souvenir mémorable de coté là, d'avoir pu allier de la sorte moto, potes et famille. Mais venir avec une gamine de 2 ans qui court partout et surkiffe les escaliers, c'était une grosse erreur. Je ne me rappelle pas avoir pu échanger plus de 2 phrases consécutives avec qui que ce soit le soir à l'apéro, tellement la petite m'a accaparé.
Résultat des courses : 48h en mode survie, une n-ième chute, et l'impression d'être passé encore une fois à coté d'un grand moment de moto avec les potes.
C'était bien parti pourtant.
Malgré un hivernage forcé de la SuperMamie, j'avais réussi à trouver une journée et enrouler mon pote Manu pour aller rouler la semaine précédente et faire un semblant de recos.
Recos très sommaires, mais pas su trouver le temps de mieux (déjà), et puis j'avais totalement confiance en les RB de Cani.
Ce roulage, c'était surtout pour essayer de retrouver des sensations après la chute d'octobre.
Mary m'avait laissé partir "faire le con" seul, et s'était retrouvée à devoir venir me chercher à l'hosto.
Alors si je veux en garder quelques-uns à l'avenir, ça serait bien de rester sur mes roues cette fois.
Et puis cette semaine je repensais à 2004 aussi. 1er "VTSC TT" du nom, et un leglaude qui part de chez lui à 3h du mat' le vendredi de Paris pour nous rejoindre à St-Jean-de Maurienne et profiter de la journée avec nous. 900 bornes de TLS dans la journée, EricC peut témoigner, ça fait les bras. "Ouais mais tu comprends, c'est ma seule sortie de l'année, alors j'optimise."
"Seule sortie de l'année" ? Le concept me parraissait surréaliste, moi et mes 15 à 20k de balades par an alors.
Et pourtant ça y est, maintenant j'y suis. En 2016 la VTSCTTPPC16 sera ma seule balade de l'année.
Alors j'ai envie d'en profiter à fond et de rouler un maximum avec mes potes
Jeudi soir, le Lapinou est dans les starting-blocs, mais moi j'ai déjà la tête dans le sac.
Trop de trucs à faire, pas assez dormi, toujours en mode "rattrapage horaire", l'excitation de retrouver les potos le dispute à l'envie de passer 3 jours à glander et à dormir.
== VENDREDI ===
Finalement, le soleil et le plaisir de retrouver Cani et ManuC chez Steph' Guéguin vendredi matin font plus d'effet qu'un Doliprane, et me voilà regonflé à bloc quand on attaque les (toutes) petites liaisons qui mènent à Lussan, après l'incontournable escale à la pompe du Carrouf, lieu pittoresque où débute toute bonne balade cévenoles à 2 ou 4 roues...
Cani ouvre et se fait plaisir, mais moi je roule encore sur des oeufs. La moto, c'est comme le vélo sans doute, mais les sensations peinent quand même à revenir. Heureusement ManuC déteste les graviers, et l'espace d'un instant me fait croire que je sais encore rouler à moto.
Pause Déj avec Shao, gasogas et Skillucci à Lussan, on retrouve EricC, et gaz pour Florac.
Le rythme est tonique, j'arrive à le tenir, mais les sensations ne sont pas au rendez-vous.
Crispé, tout le temps en train de retenir la moto, de me pourrir la vie avec ce petit coup de frein avant avant chaque virage qui destabilise la moto, impossible de rouler fluide. Je prends du plaisir à enquiller derrière Patrice mais clairement, si dans le col de Murs l'année dernière je poussais au cul de lui et perenoël, cette année je suis à la ramasse derrière mon poisson-pilote, qui me met les cartouches qu'il veut quand il veut. Dans le fond je m'en fous, ça fait 10 ans qu'on roule ensemble, on a dépassé ce stade la depuis longtemps, mais c'est révélateur d'à quel point je suis à la rue.
Ca me rappelle une petit extrait de la revue de presse du M&M's de ce mois :
Et j'en suis exactement là. Ce débutant sans confiance qui bouscule inutilement sa moto et se mets dans la m¨rdre pour rien, faute de relâchement et de confiance.
Alors, sur la dernière portion de la journée, entre le Pont-de-Monvert et Florac, je me botte le cul pour calquer ma technique sur celle de Patrice. J'arrondis bien les trajectoires, et ne freine que s'il freine. C'est la fin de journée, le rythme est cool et se prête bien à l'exercice.
Oh, ce n'est pas encore le retour des grands jours, mais petit à petit les sensations reviennent, même si plus d'une fois je dois me faire violence pour ne pas toucher ce satané levier en entrée de virage alors que ça ne sert à rien, ou pour forcer mon regard au loin devant, et pas juste sous ma roue à la recherche d'un hypothétique gravillon ou d'une trace de boue séchée.
Arrivée au gîte, je suis vite accaparé par ma fille, par l'orga en général ("elle est où ma chambre ?" "Il y a des WC ? "On fait comment pour les bières ?" etc...), tout en essayant de soulager ma femme au max, qui est venue pour se faire plaisir elle aussi, et à qui je dois bien ça (et bien plus encore).
Beaucoup de plaisir à retrouver tout le monde, même si jusqu'à 20h c'est clairement en pointillé, Ismène ne me laissant que peu de répit.
22h30, je m'effondre de sommeil, on file se coucher.
Et là, THE malheur du WE. La machine à faire des images au plafond de la petite tombe en panne de piles.
Et on se tape la pire crise d'angoisse dont elle nous a jamais gratifié. Pleurs, hurlements, et refus de s'endormir jusqu'à 2h du matin.
On finit par s'effondrer tous les 3 (je ne sais plus bien dans quel ordre), mais quand le réveil sonne à 7h je suis encore plus mort que la veille au soir.
=== SAMEDI ===
La journée s'annonce belle, les potes sont là, ça requique bien et il n'est pas 9h quand on se met tous en route.
Enfin, tous... forfait d'EricC trahit par un pneu farceur, on sera contraint de le retrouver un peu plus tard. Il est bien entouré et c'est un grand garçon, je ne m'en fais pas pour lui.
On est déjà un bon groupe de 7-8 motos et les tarlousains trans-istes de la OVTLP Team se joignent à nous.
Ca fait un joli troupeau sur les routes cévenoles, pour éviter les embrouilles je me cale en 2 derrière mon poisson pilote attitré.
Entre le manque de pratique et la fatigue, si je ne le suis pas je serai à l'arrêt toute la journée.
Rapidement l'invité en SD nous colle aux basques. Un peu trop à mon goût même. Je lui cède la place de 2, et me cale derrière lui.
Son style ne me convient pas trop (aussi peu enroulé que moi), mais je ne me sens pas de forcer pour coller Patrice.
Et tout d'un coup débarquent 3 Toulousains bien chauds, tous prétendants manifestes au titre de "best-of-the-rest" qui viennent coller à la roue de Patrice.
Oulah, 4 entre mon Poisson et moi, ça va faire trop. Et ça me foutrait les boules de le perdre, sur cette section matinale c'est vraiment avec lui que j'avais envie (et besoin) de rouler.
Le SD enquille derrière les 3 toulousains, Patrice hausse un poil le rythme, et moi je ferme la marche de tout ce petit monde.
Mais rouler vite en queue de peloton, je ne sais pas faire, et encore moins derrière un inconnu. Trop d’éléments perturbateurs (ces feux devant dont je n'arrive pas à prédire la trajectoire et auxquels je dois donc porter attention) pour trajecter proprement, et être suffisamment concentré pour rester fluide. Et la petite voix de ma femme qui ne me quitte pas "surtout tu ne te fais pas mal hein ?!"
Bien sûr je n'ai JAMAIS fait de la moto dans l'intention de tomber. Mais après ma cabriole d'octobre dernier, je n'ai vraiment pas droit à une cabriole de plus.
Alors, entre ces sous-bois piégeux avec alternance de jour-nuit graviers-pas gravier, la fatigue, la fin de peloton, et le peu de sensation, quand tout d'un coup le SD devant se met à faire des trucs bizarres et à tirer tout droit, je redresse la moto et je fais... tout comme lui, les yeux rivés sur lui, sur le sol (gravillons???) bref partout sauf loin devant. Et j'atterris dans le dégagement en terre et caillasses avec le frein avant généreusement saisi et la roue avant en vrac.
Et..... BAM GUESS WHO'S BACK ?
Il vous avait manqué ? sml la gamelle is back !!
Un grand coup de colère autant que de lassitude "PU*TAIN MERDE Y'EN A MARRE POURQUOI CA TOMBE TOUJOURS SUR MOI ?"
A peine le temps de prendre des nouvelles de mon comparse en SD, qui s'en sort à peu près aussi indemne que moi (à part l'ego et du plastique, rien d'abimé.) que toute la troupe débarque.
Allez, pas de bobos, on relève la moto, et on y jette un oeil.
Enfin, "on".
Je n'ai même pas le temps d'oter mon casque que ManuC est à pied d'oeuvre, avec Ponpon en couverture.
Ces deux-là, je ne sors plus sans depuis ma cabriole dans le Jura, où ils m'avaient remis ma moto sur pied alors que j'étais déjà au tél en train de commander le plateau de la dépanneuse.
Un peu d'inquiétude lorsque la belle (humm) se met à gicler du liquide de partout à l'action du démarreur, mais finalement plus de peur que de mal. Une fois la durit de refroidissement correctement remise en place sur le radiateur, SuperMamie reprend vie comme si de rien n'était. Les précédentes gamelles n'avaient pas réussi à avoir raison d'elle, elle n'allait pas se laisser abattre par si peu quand même.
Allez, pas le temps de philosopher. On n'était pas venu pour mécaniquer à la base, mais pour rouler. Et on n'a pas du dépasser les 50 bornes depuis ce matin.
Alors GAZ !, il y a encore 350 km de RB qui nous attendent !
Dernière modification par sml le 11 juil. 2016 22:00, modifié 1 fois.
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- sml
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Re: CR TT 2016
Résumons....
On a fait 40 bornes de RB grand max, j'ai réussi à m'en coller une avec le nouveau en SD, sans bobos pour personne, les machines sont fonctionnelles (encore une fois merci Goldfinger ManuC), il fait beau, et je n'ai pas de réseau pour prévenir ma femme.
Bon, ça vaut peut-être mieux en fait, tellement je me sens mal...
Allez, en selle, de toutes façon on ne va pas rester plantés là.
Ca repart. J'ouvre (je crois), avec la Lolow Family juste derrière. Je teste la bécane, tout à l'air de fonctionner normalement.
Je me prends mon petit "winner moment" quand je percute au bout de 200m que je me suis bourré dans le DERNIER VIRAGE de la portion gravillonneuse. A peine reparti on retrouve une belle route propre et pas piégeuse.
Tu parles d'un boulet !!
Quelques km plus loin on retrouve Patrice, qui s'inquiétait (tu m'étonnes). Ses copains de jeu ont filé.
Et lui, il est au moins aussi décomposé que moi, le pauvre.
Tu m'étonnes "viens tu verras, ça roule cool et on se fait plaisir.", que je lui avais dit !
Et là, 50 bornes après le départ, il vient de se faire coller au c*l par 3 allumés toulousains à la recherche de viande fraiche, et son pote a encore fini dans le fossé. Tu parles d'une journée qui s'annonce belle... :/
Du coup il repart devant mais n'ose plus rouler. Le voilà à l'arrêt complet. Et moi derrière qui peine à reprendre mes marques, et les autres qui doivent se demander ce qu'il se passe...
Bref on passe en mode papy. Pour moi ça va bien, je ne suis plus vraiment là de toutes façon. Bon sang comment je vais pouvoir annoncer ça à ma femme ? C'est vraiment tout ce qui me pré-occupe. Je lui avais promis de ne pas me faire mal. Cette promesse là est tenue, pas de souci. Mais si en plus j'avais pu rester sur mes roues, j'avoue que ça m'aurait bien convenu aussi.
On enroule donc plaisible, comme ça, sur les mini routes Cévenoles lorsqu'au détout d'un virage, tadam !
On se fait littéralement sauter dessus par les gars de la FFMC 48. "Relais Calmos, Boisson gratuite !"
Bon, euh... d'accord.
C'est un peu surréaliste comme ambiance, cette débauche de moyens (barnum, ticket boisson etc) au sortir de 80 bornes de blanchettes cévenoles, mais ça fait toujours plaisir.
En fait je réaliserai plus tard qu'on est au Pompidou, et qu'on croise la route de la Corniche. Qui elle, effectivement, est fréquentée.
Bref, on se pose, on boit un coup, mais je n'ai toujours pas de réseau. La campagne, c'est bien, mais coté 4G il y a encore du boulot...
On finit par repartir, mais la pause de m'a pas réussi.
Le groupe a retrouvé un rythme normal, et moi je ne pense plus qu'à une chose : ce que je vais expliquer à ma femme....
Du coup plutôt que de continuer à rouler comme une patate à la première occasion je m'arrête pour la prévenir, et la rassurer. A l'heure d'internenette, je ne voudrais pas que l'info lui parvienne par un autre que moi. :/
Et je repars donc, seul.
Mais c'est pas bon ça, de rouler seul, surtout après une chute. Je rumine, je fatigue (contre-coup ?), bref je fais n'importe quoi.
Pas bon, pas bon, pas bon... si ça continue comme ça, cette après-midi je retourne me coucher !
Etre sur la moto sans être à ce qu'on fait, c'est vraiment dangereux.
Je repense à cette interview de Djokovic, lue récemment. Il explique que le secret de la réussite, c'est d'être capable d'être complètement à ce que l'on fait. Complètement dans l'instant présent. 100% de ses capacités physiques et cognitives consacrées au geste et à l'instant. Et que c'est tout sauf évident, et que c'est vraiment ce qui demande le plus de travail.
Et je me demande comment je devrais faire, moi. Pour être à ce que je fais, alors que je pense à ma femme, à ma fille, à mes potos. Comment bien rouler sans penser à "Et si ?", tout en le gardant pourtant à l'esprit à chaque instant.
Je ne sais pas. Je n'ai jamais cherché la chute. J'ai toujours essayé de faire en sorte de rester du bon coté de la limite. Et quand je suis allé la chercher, je pense l'avoir toujours fait "raisonnablement". Et pourtant, une fois de plus je me suis retrouvé par terre. Sans savoir si c'est parce que j'ai été trop inconscient (de la limite) ou trop conscient (des conséquences de la chute).
Bref j'étais bien déboussolé, et ces pensées et ces doutes ne m'ont pas quitté jusqu'à midi, et jusqu'à ce que je retrouve ma femme.
Un copain (Yann) rappelait récemment sur son mur FB à quel point la pudeur est parfois pourrie, et combien il est important de dire à ceux qu'on aime.. qu'on les aime !
Et moi, je vous le dis, et j'essaie de lui dire aussi souvent que possible, J'AIME MA FEMME !
Alors, bien sûr, quand elle m'a vue plein de poussière sur le cuir et sur la moto, quand elle a compris de quoi il s'agissait quand j'avais évoqué une "Molinade" dans mon texto, elle m'a grondé. Elle m'a même tapé dessus, pour vous dire ! Et puis elle m'a souri. Et elle m'a pris dans ses bras, avec mon cuir tout crade.
Et ça franchement, quand tu viens de te taper 3h à te morfondre, à te sentir con, à te pleurnicher sur les bottes comme un Caliméro de seconde zone, ça vaut tout l'or du monde.
Merci ma femme. Je t'aime. Toi tu le sais. Les autres, n'en doutez pas.
La pause du midi fait un bien fou. La retrouver, retrouver Ismène, profiter des potes qui racontent leurs matinées respectives, entendre la vie autour, ma fille, ma femme... c'est con mais pour la 1ère fois du WE je me sens là. Vraiment là. Enfin là !
Alors quand ça repart, c'est avec la banane, et l'envie qui est revenue.
C'est bien l'amour nan ?
En tous les cas, c'est ce qui a transformé une matinée pourrie en une après-midi au top !!
On a fait 40 bornes de RB grand max, j'ai réussi à m'en coller une avec le nouveau en SD, sans bobos pour personne, les machines sont fonctionnelles (encore une fois merci Goldfinger ManuC), il fait beau, et je n'ai pas de réseau pour prévenir ma femme.
Bon, ça vaut peut-être mieux en fait, tellement je me sens mal...
Allez, en selle, de toutes façon on ne va pas rester plantés là.
Ca repart. J'ouvre (je crois), avec la Lolow Family juste derrière. Je teste la bécane, tout à l'air de fonctionner normalement.
Je me prends mon petit "winner moment" quand je percute au bout de 200m que je me suis bourré dans le DERNIER VIRAGE de la portion gravillonneuse. A peine reparti on retrouve une belle route propre et pas piégeuse.
Tu parles d'un boulet !!
Quelques km plus loin on retrouve Patrice, qui s'inquiétait (tu m'étonnes). Ses copains de jeu ont filé.
Et lui, il est au moins aussi décomposé que moi, le pauvre.
Tu m'étonnes "viens tu verras, ça roule cool et on se fait plaisir.", que je lui avais dit !
Et là, 50 bornes après le départ, il vient de se faire coller au c*l par 3 allumés toulousains à la recherche de viande fraiche, et son pote a encore fini dans le fossé. Tu parles d'une journée qui s'annonce belle... :/
Du coup il repart devant mais n'ose plus rouler. Le voilà à l'arrêt complet. Et moi derrière qui peine à reprendre mes marques, et les autres qui doivent se demander ce qu'il se passe...
Bref on passe en mode papy. Pour moi ça va bien, je ne suis plus vraiment là de toutes façon. Bon sang comment je vais pouvoir annoncer ça à ma femme ? C'est vraiment tout ce qui me pré-occupe. Je lui avais promis de ne pas me faire mal. Cette promesse là est tenue, pas de souci. Mais si en plus j'avais pu rester sur mes roues, j'avoue que ça m'aurait bien convenu aussi.
On enroule donc plaisible, comme ça, sur les mini routes Cévenoles lorsqu'au détout d'un virage, tadam !
On se fait littéralement sauter dessus par les gars de la FFMC 48. "Relais Calmos, Boisson gratuite !"
Bon, euh... d'accord.
C'est un peu surréaliste comme ambiance, cette débauche de moyens (barnum, ticket boisson etc) au sortir de 80 bornes de blanchettes cévenoles, mais ça fait toujours plaisir.
En fait je réaliserai plus tard qu'on est au Pompidou, et qu'on croise la route de la Corniche. Qui elle, effectivement, est fréquentée.
Bref, on se pose, on boit un coup, mais je n'ai toujours pas de réseau. La campagne, c'est bien, mais coté 4G il y a encore du boulot...
On finit par repartir, mais la pause de m'a pas réussi.
Le groupe a retrouvé un rythme normal, et moi je ne pense plus qu'à une chose : ce que je vais expliquer à ma femme....
Du coup plutôt que de continuer à rouler comme une patate à la première occasion je m'arrête pour la prévenir, et la rassurer. A l'heure d'internenette, je ne voudrais pas que l'info lui parvienne par un autre que moi. :/
Et je repars donc, seul.
Mais c'est pas bon ça, de rouler seul, surtout après une chute. Je rumine, je fatigue (contre-coup ?), bref je fais n'importe quoi.
Pas bon, pas bon, pas bon... si ça continue comme ça, cette après-midi je retourne me coucher !
Etre sur la moto sans être à ce qu'on fait, c'est vraiment dangereux.
Je repense à cette interview de Djokovic, lue récemment. Il explique que le secret de la réussite, c'est d'être capable d'être complètement à ce que l'on fait. Complètement dans l'instant présent. 100% de ses capacités physiques et cognitives consacrées au geste et à l'instant. Et que c'est tout sauf évident, et que c'est vraiment ce qui demande le plus de travail.
Et je me demande comment je devrais faire, moi. Pour être à ce que je fais, alors que je pense à ma femme, à ma fille, à mes potos. Comment bien rouler sans penser à "Et si ?", tout en le gardant pourtant à l'esprit à chaque instant.
Je ne sais pas. Je n'ai jamais cherché la chute. J'ai toujours essayé de faire en sorte de rester du bon coté de la limite. Et quand je suis allé la chercher, je pense l'avoir toujours fait "raisonnablement". Et pourtant, une fois de plus je me suis retrouvé par terre. Sans savoir si c'est parce que j'ai été trop inconscient (de la limite) ou trop conscient (des conséquences de la chute).
Bref j'étais bien déboussolé, et ces pensées et ces doutes ne m'ont pas quitté jusqu'à midi, et jusqu'à ce que je retrouve ma femme.
Un copain (Yann) rappelait récemment sur son mur FB à quel point la pudeur est parfois pourrie, et combien il est important de dire à ceux qu'on aime.. qu'on les aime !
Et moi, je vous le dis, et j'essaie de lui dire aussi souvent que possible, J'AIME MA FEMME !
Alors, bien sûr, quand elle m'a vue plein de poussière sur le cuir et sur la moto, quand elle a compris de quoi il s'agissait quand j'avais évoqué une "Molinade" dans mon texto, elle m'a grondé. Elle m'a même tapé dessus, pour vous dire ! Et puis elle m'a souri. Et elle m'a pris dans ses bras, avec mon cuir tout crade.
Et ça franchement, quand tu viens de te taper 3h à te morfondre, à te sentir con, à te pleurnicher sur les bottes comme un Caliméro de seconde zone, ça vaut tout l'or du monde.
Merci ma femme. Je t'aime. Toi tu le sais. Les autres, n'en doutez pas.
La pause du midi fait un bien fou. La retrouver, retrouver Ismène, profiter des potes qui racontent leurs matinées respectives, entendre la vie autour, ma fille, ma femme... c'est con mais pour la 1ère fois du WE je me sens là. Vraiment là. Enfin là !
Alors quand ça repart, c'est avec la banane, et l'envie qui est revenue.
C'est bien l'amour nan ?
En tous les cas, c'est ce qui a transformé une matinée pourrie en une après-midi au top !!
Dernière modification par sml le 11 juil. 2016 22:02, modifié 1 fois.
Knowledge is not a crime. Stay curious.